l’histoire

Si le premier recensement officiel de sa population remonte à 1800 (336 habitants) après la conquête française, l’histoire de Sari-Solenzara  est bien plus ancienne.  
Elle est historiquement liée au niveau administratif à une des plus petites Pievi de Corse: celle de Sagri située sur la rive droite de la Solenzara. Régulièrement confrontée aux raids des barbaresques et des corsaires, la population trouve refuge dans la haute-vallée, entre le col de Larone et le massif de Bavella,  au lieu-dit Arghjàvara.
 A partir du 18ème siècle les habitants quittent progressivement ce lieu de transhumance pour se fixer essentiellement sur le promontoire de Sari (403 mètres) qui est le chef-lieu de la Pieve.

Crédit photo: Jean-Christophe Moracchini
Crédit photo: Archives muncipales

XIXème siècle et Révolution industrielle

La grande figure de l’histoire communale est sans conteste le Commandant Bernardinu Poli (1767-1851) né à Sari et qui peut être considéré comme le fondateur du hameau de Solenzara. Proche de Napoléon et de la famille impériale à laquelle son épouse était étroitement liée, Poli refusa  la Restauration et engagea et souleva les populations allant de Lecci à San Gavinu dans ce qu’on appela la Guerre du Fiumorbu (1815-1816) lors de laquelle il battit l’armée royale du marquis de Rivière.  Contraint un temps à l’exil, il créa ensuite le Domaine de la Solenzara, faisant notamment débuter en 1837 l’installation d’une usine métallurgique à l’embouchure du fleuve éponyme. En 1856 deux hauts-fourneaux sont construits dans cette Fonderie ainsi qu’une scierie attenante et une Minoterie installée plus en amont du fleuve. Afin protéger les employés des usines contre le paludisme une dense forêt de 60.000 eucalyptus a été plantée de part et d’autre du cours d’eau, au lieu-dit Kamiesch. L’ensemble des activités, qui ont fait de Solenzara un des poumons de la révolution industrielle insulaire, cessent définitivement en 1876. 

Crédit photo: HAUTS FOURNEAUX / Achives municipales

IIIème République et entre deux-guerres

Durant les décennies suivantes, l’activité économique de Sari, Solenzara et Favona (regroupés au sein de la commune de “Sari-di-Porto-Vecchio“) est centrée sur les secteurs traditionnels : commerce du charbon issu des forêts communales et destiné à l’exportation vers le Continent, activités agricoles, pastorales et pêche. Au tournant des années 1930 ces activités multiples, la démographie relativement importante pour l’époque qu’elles induisent et la position privilégiée du village sur la route entre Bastia et Porto-Vecchio, expliquent la mise en service d’une gare de chemin de fer   le développement de l’hôtellerie et même brièvement, d’une représentation consulaire italienne. 

Crédit photo: GARE SOLENZARA: Archives municipales

Après-Guerre : Tourisme et Culture Populaire  

La commune paye le prix de fort de la Guerre 39-45 puisque la ligne de chemin de fer, détruite lors des bombardements de 1943, ne sera jamais remise en service. Durant les décennies 50-60, Solenzara s’impose progressivement comme une des principales destinations touristiques de l’île avec l’apparition de complexes résidentiels, discothèques, campings, établissements hôteliers et de restauration. Composée en 1963 par Dominique Marfisi et interprétée par Regina et Bruno, la chanson « Solenzara », fait l’objet de nombreuses reprises par des artistes de renom (Enrico Macias, Tino Rossi entre autres) qui en font un tube planétaire et aujourd’hui encore,  la chanson corse la plus connue de l’histoire. 

L’ouverture de la Base Aérienne 126 en 1960 et la construction de la Cité des Nacres destinée à héberger les militaires français et belges avec leurs familles, provoque un boom démographique. En 1978 le port de plaisance est mis en service, associant définitivement le village au développement des activités nautiques, dans le périmètre portuaire mais aussi à Canella et Favona,  dans la partie méridionale de la commune. 

Dénommée  depuis 1985 “Sari-Solenzara” la commune qui compte actuellement 1400 habitants, bénéficie d’infrastructures modernes avec un groupe scolaire comprenant plus de 100 élèves, une gendarmerie, un bureau de poste, un port de plaisance  labellisé “Pavillon Bleu”, ainsi qu’un office du tourisme.  Théâtre de nombreuses festivités en Eté et à l’Automne (concerts, expositions, rallyes, salon de la Pêche) la commune conjugue son activité à l’année. 

Crédit photo: N&B Port/Cité: Archives municipales

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